L’histoire
De Médoc à Moulis-en-Médoc, de cru à Château, de passion à partage, d’histoire à terroir, Biston-Brillette se fond dans un parcours propre aux moulis de son rang. Dès sa naissance, Monsieur Biston, fondateur du Cru Biston-Brillette, le porta parmi les meilleurs Crus de Moulis de son époque. Désormais, Michel Barbarin et ses fils lui apportent tout leur savoir-faire pour lui donner l’âme d’un véritable Moulis au caractère fin et élégant.
Cru historique de Moulis
Moulis, vignoble d’origine médiévale
Au Moyen-âge, dès le XIVe siècle, les vignobles ecclésiastiques et nobiliaires de la paroisse de Molinis (moulins), siège de l’archiprêtré du Haut-Médoc, étaient déjà attestés par des pouillés et des contrats de tenure. Malgré cette naissance précoce les vignes de Moulis, groupées à l’origine autour de l’église et de la seigneurie du Poujeaux, ne connurent leur véritable développement qu’à partir du XVIIIe siècle. Pourtant, au siècle précédent, un irrésistible mouvement de croissance viticole avait déjà pris son envol depuis les portes de Bordeaux et s’était étendu jusqu’à Margaux. Tandis que sur les bords de la Rivière de Garonne l’expansion viticole se propageait, Moulis demeurait encore une « paroisse à grains » comme à l’époque médiévale. Ses vignobles étaient pourtant bien présents, mais demeuraient éparpillés au gré des divers grands domaines, Bourdieux et Maynes, centrés sur la polyculture et l’élevage.
Moulis et ses vins
Moulis, un destin viticole original
Tandis que la légende des grandes appellations du Médoc se forge sous l’Ancien Régime puis brille au Second Empire, le destin viticole de Moulis ressemble à celui d’une belle endormie. L’heure de son réveil sonnera avec le sifflement des locomotives et le développement du réseau routier. Durant la IIIe République le renom des vins de Moulis ne fera que s’affirmer, même pendant le déclin des vins de Bordeaux durant l’Entre-deux-guerres. Malgré ces circonstances défavorables, la constance dans la qualité des vins de Moulis sera récompensée, en pleine crise, par la naissance de L’A.O.C Moulis. « Molinis la médiévale » viendra alors rejoindre le cercle fermé des grandes communes viticoles du Médoc.
Moulis, une appellation communale à part entière
Au début du XVIIIe siècle, avec la « Mode de Boissons », le nouveau mode de consommation des vins permet de valoriser les vins du Médoc et, par voie de conséquence, de développer ses vignobles. Alors, la grande vogue pour les vins de palus, héritage médiéval, s’éclipse tandis que le goût dominant des vins de Bordeaux se tourne définitivement vers les vins de graves, de bonne garde, fins et élégants. Durant cette période, appelée en son temps la Fureur de planter, l’aristocratie bordelaise se lance dans le défrichement des terres de graves occupées auparavant par la lande inculte. Moulis prend son envol dans ce sillage qui porte les vignes des grandes appellations du Médoc à un niveau encore jamais atteint. Cependant, les vignobles moulissois restent centrés sur les foyers viticoles antérieurs, le plus souvent d’origine médiévale comme aux Grand et Petit Poujeaux. A la fin de ce siècle, la monoculture de la vigne n’est pas encore de mise, cependant les premiers noms de crus commencent à émerger du tout-venant des vins de paroisse. Ces premiers crus historiques marqueront de leur empreinte l’histoire de ce vignoble encore discret, mais promis à un grand avenir. Lors de la classification des grands crus de 1855, Moulis semble comme oubliée, mise à l’écart du club des grandes communes viticoles. Il faut dire qu’en 1855 Moulis demeurait toujours à l’écart des grandes routes et que le chemin de fer n’était pas encore venu à ses portes. Le 30 juin 1870, la gare de Moulis-Listrac est inaugurée, puis la Société des Entrepôts de Moulis s’installe avec ses vastes chais d’une capacité de 2 000 tonneaux et 250 000 bouteilles. En 1876, sur Moulis, les vignes ont largement supplanté les grains avec 1 120 hectares contre 100 seulement pour les terres labourables. En pleine Grande Crise, l’AOC Moulis se constitue dans les années 1930 sous l’égide du syndicat viticole. Moulis s’affirme alors en figurant parmi les prestigieuses appellations communales du Médoc en compagnie de Margaux, Pauillac, St. Julien, St. Estèphe et Listrac. Après la guerre, lors de la renaissance des vignobles médocains, dans le classement de l’INAO de 1961, non appliqué par la suite, une poignée de ses crus rejoindront les grands crus classés. A cette époque, bien des grands crus de Margaux et d’ailleurs avaient sombré lors de la grande crise, marques et vignobles, ou bien avaient souffert des gelées de 1956. Grâce à cette renaissance viticole précoce et à la ténacité de ses vignerons, l’AOC Moulis présente aujourd’hui une large palette de vins bien représentative de la diversité de ses terroirs.
Histoire du Château Biston-Brillette
Le cru de Biston est fondé au cours du XVIIIe siècle par Monsieur Biston. Ses vins sont classés par l’Intendance de Guyenne en 1776, puis, en 1850, le premier Féret mentionne le cru de Biston parmi les premiers vins de Moulis. En 1860, Château Biston devient Château Biston-Brillette, avec le rang de 1er Cru Bourgeois Supérieur de Moulis. Depuis Château Biston-Brillette demeure à cette place ancestrale bien que les « adjuvants à la marque des crus », comme l’on disait à la Belle Epoque, ne sont plus aujourd’hui régis par les mêmes lois.
La naissance d’un cru
C’est au cours du XVIIIe siècle, dans un contexte économique d’euphorie viticole pour le bordelais, que Monsieur Biston, propriétaire de quelques hectares de vignes sur la commune de Moulis, donne naissance à son Cru. Dans la rubrique « Paroisses au derrière de celles bordant la rivière » du classement des vins de Guyenne établi par l’Intendance de Bordeaux, en 1776, le Cru de Biston figure parmi les quatre premiers crus historiques de Moulis. Le château de Monsieur Biston se trouve alors en face de l’église avec ses vignes attenantes. Leur cours au tonneau, de 300 à 240 livres (niveau des 5èmes crus de Pauillac), montre la reconnaissance de leur qualité par la Place de Bordeaux. Ensuite, au cours du XIXe siècle, le Cru de Biston ne cesse d’affirmer ses prestigieuses origines. Fort d’une trentaine d’hectares de vignes depuis le défrichement de la croupe de Brillette, le cru produit de 25 à 40 tonneaux à l’époque de l’établissement du Cadastre Napoléonien, en 1828. Dans la première édition du Féret, en 1850, il est classé en 6ème position parmi les crus de renom de l’Appellation Moulis. En 1860, sa propriétaire, Mme Menessier, lui donne le nom de Cru Biston-Brillette. Avec la naissance de cette marque fort prisée par la clientèle Anglaise, Biston-Brillette dévoile enfin les origines de son identité en devenant 1er Cru Bourgeois Supérieur. En obtenant médailles et considérations, Ulysse Daurat maintiendra ensuite le rang de Biston-Brillette parmi cette poignée de crus qui tint la tête des vins de Moulis pendant des siècles. De la fin du XIXe au XXe siècle, dans les éditions successives du Féret, Château Biston-Brillette conservera toujours sa place au sein des premiers moulis.
Le château aujourd’hui
Histoire du cru familial
Dans les années 1930, le Château Biston-Brillette se trouve divisé en deux. Une partie échoit à la famille Hugon, l’autre à la famille Labrunie. En 1936, la famille Lagarde fait l’acquisition des marques Château Biston-Brillette et Château Biston ainsi que des 5 hectares de vignes de la famille Labrunie. Un quart de siècle plus tard, Christiane Lagarde épouse Michel Barbarin et de cette union naîtront deux fils, Serge, en 1961, et Jean-Paul, en 1964. Partis d’une poignée d’hectares, Christiane et Michel Barbarin sortiront le domaine familial de sa torpeur. Il leur faudra 25 ans pour porter le vignoble à 15 hectares et pour redonner tout son lustre à la marque tricentenaire de Château Biston-Brillette.
Un cru bien équilibré
Château Biston-Brillette est désormais tenu par les deux fils de Michel Barbarin, Serge et Jean-Paul. Après une solide formation de technicien industriel, Serge, pris par la passion vigneronne, rejoint le vignoble familial en 1985 à l’âge de 25 ans. Il est ensuite rejoint par Jean-Paul qui vient de terminer ses études de vitioenologie détenteur d’un B.T.A. passé avec succès à Montpellier. Depuis, les deux frères, unis par la même fibre vigneronne, ont porté le domaine familial à son seuil d’équilibre (26 hectares).
Guillaume, Serge et Jean-Paul Barbarin